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Les bases de la digiscopie

Nettoyer l'intérieur de sa lunette de reflexoscopie

Contrairement à bon nombre de longues-vues terrestres, les lunettes à réfracteur utilisées pour la reflexoscopie ne sont  étanches ni à l’eau ni aux poussières. En effet, elles sont à l’origine destinées aux astronomes qui les utilisent dans des conditions très protégées. Ce sont des tubes ouverts sur l’extérieur et elles laissent inévitablement entrer de la poussière qui viendra se déposer sur le bloc des lentilles et, si une averse vous surprend, elles peuvent aussi laisser entrer de l’eau…

Catastrophe ? Heureusement non, car il est très facile de démonter sa lunette et d’en nettoyer ou sécher l’intérieur.

Le démontage

 Fondamentalement, la lunette à réfracteur n’est rien de plus qu’un tube  d’aluminium (ou de fibres de carbone) sur le lequel est vissé un bloc optique qui comprend 2 (doublet) ou 3 (triplet) lentilles.  Nous examinerons le cas du doublet qui est de loin le plus fréquent  (mais le principe reste le même avec un triplet de lentilles).

Première étape : ôter le pare-soleil.

Les modèles peuvent différer légèrement, mais le pare-soleil est le plus souvent retenu par un collier auquel il est vissé. Le dévissage n’est pas toujours facile, mais il faut impérativement y parvenir.

Seconde étape : enlever le bloc optique

Une fois le pare-soleil enlevé, le bloc optique apparaît sous forme d'un court cylindre de plastique qui peut alors être dévissé et séparé du tube sans difficulté.

Troisième étape : dégager les lentilles

Du côté intérieur du bloc optique, se trouve un mince collier de vissage qui maintient en place les lentilles. Si on ne perçoit pas de souillures entre les lentilles, il est inutile de les démonter, mais si, par exemple, de l’eau s’est infiltrée entre elles, il faudra y passer.

On doit alors dévisser ce collier sur lequel on a peu de prise sans outil spécial. S’il n’est pas trop serré, on le débloquera aisément avec un fin tournevis ou une lame de canif. Sinon, il faudra se bricoler un outil s’insérant dans les 2 encoches du collier qui se font face pour le décaler.

Une fois le collier enlevé, les lentilles peuvent être dégagées. Attention aux chocs… Elles sont séparées par un joint très mince qui laisse entre elles une couche d’air (doublet « air-spaced »).

Durant le démontage, repérez bien et notez au besoin dans quel ordre et position  les pièces  se trouvaient, en particulier  les lentilles.

Le nettoyage

On a maintenant accès à l’intérieur du tube que l’on peut nettoyer, mais on sera attentif à ne pas utiliser un chiffon qui abandonne des peluches ou des fibres ! Le dévissage des éléments libère souvent un peu de limaille et ce nettoyage ne sera pas superflu.

Le nettoyage des lentilles est extrêmement délicat si on veut faire disparaître toute trace. On commencera par les dépoussiérer au pinceau souffleur, puis on les dégraissera avec un produit doux adéquat (nettoyant pour lunettes ou instruments d’optique), enfin on y déposera de la buée avec l’haleine et on frottera légèrement avec  une lingette ou un tissue adapté (pour lunettes ou instruments d’optique), tout en prenant soin de saisir les lentilles par les bords après s’être lavé les mains.

Même en étant très soigneux, il est virtuellement impossible d’obtenir un résultat parfait mais de légères traces n’ont heureusement aucune influence sur la performance de la lunette.

Le remontage

Première étape : remise en place de la  lentille frontale.

Introduisez sans forcer la lentille frontale dans le cadre du bloc optique.  Veillez à ce qu’elle se cale bien au fond de sa position car si ce n’était pas le cas, l’effet sur l’image serait désastreux car les lentilles ne seraient plus parallèles. Evitez de mettre les doigts dessus, mais si c’est nécessaire vous pourrez encore la nettoyer avant l’étape suivante.

Seconde étape : remise en place de la lentille interne

Remettez en place le mince joint assurant l’espacement des lentilles, puis déposez la lentille intérieure dessus en respectant bien la configuration de départ. Attention, si vous voyez encore des impuretés entre les deux lentilles, c’est maintenant qu’il faut les nettoyer. Comme signalé précédemment, le mieux est l’ennemi du bien : ne cherchez pas la perfection, elle est inaccessible dans des conditions qui ne sont pas celles des ateliers spécialisés.

Cinquième étape : remise en place du pare-soleil

Glissez à nouveau le pare-soleil sur le tube et revissez-le à son collier de maintien. Ne serrez pas trop pour vous éviter des soucis la prochaine fois que vous devrez l'enlever.

Les poussières et le capteur de l’APN

Les poussières qui s’introduisent dans le tube, ou les particules qui se libèrent quand on procède au démontage-remontage, peuvent aller se déposer sur le capteur du reflex, puisque la lunette est un système totalement ouvert de ce côté-là. Une poussière sur un capteur crée une tache noire sur chaque photo. Le nettoyage du capteur est possible mais délicat, et il est coûteux si on veut le faire effectuer en atelier spécialisé. Mieux vaut donc s’épargner ce genre de souci.

Il suffit de visser sur l’adaptateur reliant le reflex à la lunette un filtre neutre (filtre UV), accessoire classique en astronomie, qui fermera ainsi la porte vers l’intérieur de l’APN. Quand on manipulera son matériel, on laissera toujours l’adaptateur muni du filtre attaché au reflex.

Protéger sa lunette

Afin de s’éviter les soucis du démontage, on prendra soin de protéger au mieux sa lunette, en particulier contre la pluie. Une averse orageuse n’est pas toujours prévisible, et il sera donc sage de toujours emporter avec soi un grand sac étanche pouvant contenir la lunette et l’APN.

Contre les poussières, le mieux est de ne pas enlever le boîtier sans bonne raison, et de ne jamais le faire en  environnement très poussiéreux.

Si vous avez pris la précaution de protéger l’intérieur de votre boîtier et le capteur avec un filtre comme décrit ci-avant, vous serez tranquille de ce côté-là.