Logique, puisque qu’au départ une lunette d’observation n’est pas faite pour la photo. Mais les images obtenues peuvent être améliorées avec un programme d’édition.

Comme la digiscopie n’est pas encore une discipline photo « olympique » et qu’elle fait appel en partie à la débrouillardise, elle est souvent prétexte à des échanges de conseils, trucs et astuces entre amateurs. Et puisqu’elle permet de rester loin du sujet photographié, la digiscopie peut très bien se pratiquer entre amis, ce qui la rend très conviviale.

Pour faire de la digiscopie, il vous faut :

• une longue-vue (n°1)

• un appareil photo numérique compact "APN" (n°2)

• un adaptateur pour connecter APN et lunette (n°3)

• un déclencheur souple et son support (n°4)

• un trépied

La lunette (ou longue vue) de digiscopie

Possédez-vous déjà une lunette ?

Si oui, commencez avec elle pour vous familiariser. Si elle n’est pas optimale, vous pourrez acheter un meilleur modèle ensuite.

Sinon, achetez un modèle qui réponde aux critères suivants :

1. Le diamètre de la lentille frontale (pas celle où l’on colle son œil) doit être élevé car c’est par là qu’entre la lumière, et sans lumière, pas de photo nette en digiscopie. L’idéal est d’atteindre au moins 80mm.

2. La longue vue doit être équipée de verres "ED". Vous avez déjà observé un rayon de soleil passant à travers un bouchon de carafe ? Il est décomposé dans les couleurs de l’arc-en-ciel. Les verres "normaux" induisent ce phénomène, nommé diffraction chromatique, et vos photos souffriront de vilaines franges de différentes couleurs, souvent violettes. Pour éviter cela, il faut des optiques spéciales qui peuvent revêtir les appellations "ED", "HD", "Fluorite", "XD", "APO".

Question budget, il y en a pour toutes les bourses mais il n’y a pas de secret : les modèles les plus chers sont bien souvent les plus performants. Mais attention, une lunette 3X plus chère ne donne pas nécessairement des images 3X meilleures ! Renseignez-vous auprès d’un véritable spécialiste avant votre achat et expliquez bien le type de résultats que vous attendez.

Plus d’infos sur les longues vues de digiscopie

Le trépied de digiscopie

Possédez-vous déjà un trépied ?

Si oui, mais que c’est un petit trépied photo léger « de supermarché », oubliez-le : il ne conviendra pas, sauf pour un essai rapide. Si vous avez un bon trépied "pro", parfait !

Sinon, achetez un trépied ultra stable pour éviter les vibrations qui sont le fléau n°1 de la digiscopie. Soyez attentif à la qualité de la rotule (le dispositif qui se fixe au trépied et permet d’orienter la longue vue). Elle doit être d’une fluidité parfaite car le cadrage est une opération délicate avec une longue-vue. Cette rotule sera bidirectionnelle (gauche-droite et haut-bas). On parle aussi de rotule "vidéo". Une rotule tri-directionnelle, dite "photo", permet en plus de passer du mode paysage au mode portrait, ce qui est inutile en digiscopie.

Les  trépieds des grandes marques sont coûteux, mais il existe d’excellents modèles pour des budgets très raisonnables. Un spécialiste du matériel d’observation vous guidera.

L’appareil photo numérique (ou APN) de digiscopie

Possédez-vous déjà un APN ?

Si oui, essayez d’abord avec celui-là, mais attention : les bridges et les compacts à gros zoom ne conviennent pas du tout car leur objectif est trop large (un bridge est un appareil semi-compact souvent équipé d'un zoom très puissant). Il se peut que vos résultats soient un peu décevants : les APN familiaux ne sont pas toujours très performants en digiscopie. Vous pourrez évoluer vers un appareil expert plus tard.

Sinon, prenez en compte les critères suivants avant d’acheter un appareil :

1. L’objectif doit être relativement étroit. S’il est plus large que l’oculaire de la longue-vue, cela pose un problème évident, que l’on nomme "vignetage" : vous photographiez une zone plus large que ce que montre la lunette, avec pour conséquence un fameux bord noir tout autour de la photo. Ce vignetage peut cependant être réduit en actionnant le zoom de l’APN : il faut donc qu’il en soit doté. Un zoom de 3X suffit généralement. Evitez les zooms plus puissants que 5X, ils sont presque toujours trop larges pour la digiscopie. Donc, surtout pas de bridge avec un zoom 12 ou 16 x !!!

2. Bien que cela puisse paraître bizarre, évitez la course aux pixels. La raison est un peu compliquée à expliquer ici, mais disons que si l’on essaie de faire tenir trop de pixels sur un petit capteur d’APN, on obtient l’effet inverse de ce que l’on voulait : une image moins belle. 10 mégapixels, c’est bien suffisant, n’allez pas au-delà. Pour plus de détails, voyez notre article "Un max de pix"

3. Ne choisissez pas un appareil tout automatique : la logique du digiscopeur n’est pas toujours celle de l’APN et il est préférable de pouvoir lui imposer quelques réglages (on y reviendra). L’idéal est de disposer d’un mode "Priorité Ouverture" désigné par "A" pour "Aperture" en Anglais, car c’est ce mode qui laisse entrer le plus de lumière. Mais un mode "sport", "animaux" ou "enfants" prévu, comme on l’imagine, pour photographier des sujets en mouvements ou susceptibles de bouger au mauvais moment, convient également. Ces modes, repris sous le sigle "scn" (scene), sont décrits sur l’emballage, en général. Le mode "portait" est aussi acceptable car il favorise l’ouverture, en théorie. Lisez bien les descriptions si vous achetez sur le net, ou questionnez le vendeur.

4. Un grand écran numérique bien lumineux est nécessaire, sinon vous ne verrez rien en pleine lumière d’été (3 pouces et 300 000 points, c’est déjà bien).

5. Enfin, pour la digiscopie, il faut absolument que l’appareil dispose d’un filetage à sa base pour le fixer au trépied, et il vaut mieux que ce filetage soit relativement centré sur l’objectif.

Bref, l’APN idéal en digiscopie n’est pas forcément celui qu’un vendeur vous proposerait pour vos photos de famille. Soyez critique au moment du choix. Pensez aussi qu’il existe en occasion des modèles mieux adaptés à la digiscopie que les productions récentes.

Et enfin, sachez que vous pouvez très bien pratiquer la digiscopie avec votre smartphone, et que c'est même là une matière simple et efficace de démarrer !

Plus d’infos sur les APN de digiscopie

L’adaptateur de digiscopie et le déclencheur flexible

Il existe de plusieurs types d'adaptateurs de digiscopie, décrits ailleurs sur Digiscopie.info. Concrètement, le plus facile pour démarrer avec un APN, c’est l’adaptateur basculant, qui permet, sans rien démonter, de passer de l’observation (votre œil contre l’oculaire) à la photo (le zoom contre l’oculaire) par simple basculement. Il s’agit d’une espèce de charnière qui se serre autour de l’oculaire de la longue vue et permet de recevoir la plupart des APN grâce à une certaine amplitude de réglages. Il faut un peu de doigté pour tout bien régler mais cela reste simple.

 En digiscopie, pour éviter les vibrations,  un déclencheur souple (une sorte de câble flexible) qui vienne presser le déclencheur de l’APN de manière plus délicate que votre doigt est très utile. Pour connecter ce déclencheur souple à votre appareil, un support spécial est nécessaire. Certains adaptateurs intègrent le support de déclencheur souple, ce qui est idéal. Consultez un spécialiste de la digiscopie.

Lorsque vous vous perfectionnerez en digiscopie, vous rechercherez éventuellement d’autres solutions et vous passerez peut-être au bricolage "maison", mais commencez avec des systèmes simples et éprouvées.

Plus d’infos sur les adaptateurs de digiscopie

Le bon conseil avant tout

Quand on débute, on est désorienté, c’est normal, et il est très facile de se tromper. Mieux vaut s’adresser, pour choisir le bon matériel et s’assurer que tout est compatible, à un véritable spécialiste de la digiscopie. Les vendeurs de matériel sont nombreux, mais les véritables spécialistes qui ont une expérience pratique en digiscopie sont rares. Quant aux "super-promotions" d'internet avec des performances exceptionnelles... prudence !!!

Vous pouvez vous adresser au partenaire de Digiscopie.info : www.topoptics.biz