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Photographier (reflexoscopie) avec une lunette astronomique

De plus en plus de photographes naturalistes amateurs emploient des lunettes originellement destinées à l’astronomie comme succédané de super téléobjectif.

Pouvant offrir une optique de haut niveau, ces lunettes ne coûtent qu’une fraction du prix d’un super-télé et produisent d’excellents résultats photographiques, même si elles ne disposent pas de toutes les fonctions d’un véritable téléobjectif.

 

Diamètre et focale

Pour l’astronome, il s’agit de « lunettes à réfracteur » (il existe plusieurs familles d’instruments d’astronomie, selon le système optique utilisé) qui se caractérisent d’abord par leur diamètre et leur longueur focale. Les diamètres utiles pour le photographe naturaliste naviguent entre 70 mm et 90 mm (les astronomes utilisent aussi de plus gros formats), le plus populaire étant 80 mm.

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Le diamètre définit la luminosité de l’instrument, puisque la lentille frontale est en pratique le « puits à lumière ». Ainsi, une lunette de 80 mm capte la lumière sur une surface de 50 cm² (la superficie d’un cercle de 80 mm de diamètre). Bien entendu, plus le diamètre est important, plus la lunette est lumineuse, mais plus elle est lourde et encombrante, et plus son prix est élevé.

 

La distance focale déterminera le pouvoir grossissant de l’engin. Pour une lunette de 80mm de diamètre, la distance focale est habituellement de l’ordre de 500 mm. Dans ce cas, si on l’accole à un reflex numérique standard, elle fournit un facteur de grossissement de 15x environ (cela dépend de la taille du capteur).

 

Son ouverture relative se définit en divisant le diamètre par la focale : 80/500 = 1/6,25. La lunette 80/500 est donc l’équivalent d’un super-téléobjectif de 500 mm ouvrant à f/6,25.

On peut être tenté par un modèle dont la focale est plus longue (600 mm par exemple), séduit par le grossissement supérieur engendré (18 x). Mais attention : l’ouverture est alors plus faible (1/7,5) et, de ce fait, la luminosité sera inférieure et le risque de photos « bougées » accru.

lunette astronomique
Une lunette à réfracteur équipée pour l'observation astronomique (ou naturaliste), avec viseur, redresseur 90° et oculaire

Pourquoi 80 "ED" ?

Le terme de "lunette 80 ED" est rentré dans le vocabulaire usuel de la reflexoscopie. Nous venons de voir le pourquoi du "80" : c'est le diamètre de l'objectif.

ED, signe anglophone pour "Extra-basse Dispersion", indique qu'il est nécessaire pour photographier, de choisir une lunette équipée d'une optique qui combat l'aberration chromatique et que l'on appelle "ED" ou "APO" (pour apochromatique : qui supprime le chromatisme).

Nous avons expliqué de quoi il s'agit dans l'article qui traite des longues-vues de digiscopie.

 

L’usage en photographie

Une lunette 80/500 est donc l’équivalent d’un super-télé de 500mm ouvrant à f/6,25. Cependant, son ouverture est fixe, alors que sur le téléobjectif, le diaphragme permet de réduire l’ouverture dans le cas où la lumière est très abondante. Réduire le diaphragme permet d’augmenter la profondeur de champ mais oblige à ralentir la vitesse d’obturation. Dans la majorité des cas, le photographe utilise son télé à l’ouverture maximale et le diaphragme fixe des lunettes n’est donc pas un désavantage réel (les cas où il y a « trop » de lumière sont rarissimes).

 

Le téléobjectif moderne est équipé d’un système d’autofocus permettant d’affiner la mise au point de manière précise et rapide. Avec une lunette, il faudra s’en passer.  Les modèles de base sont équipés d’une mise au point de type « Crayford » actionnée par une simple molette présente à droite et à gauche de l’instrument, et les modèles plus évolués ont un « double Crayford » avec une molette rapide, et une molette d’ajustement fin. Voir ici pour plus d'infos. Quoique précis, ce système est beaucoup moins rapide qu’un bon autofocus.  Mais le prix d’un super-télé de 500mm n’est pas non plus comparable avec celui d’une bonne lunette 80/500. On ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre …

lunette 80 ED
© Digiscopie.info
La photographie à main levée est possible avec une lunette 80 ED, mais il n'est pas possible de soutenir l'instrument et de réaliser précisément la mise au point en même temps. Il est donc conseillé d'utiliser un trépied ou un monopode.

Il faudra donc veiller à disposer, sur l’appareil, d’un excellent viseur et/ou d'un bon écran "life view" pour effectuer correctement la mise au point. Un témoin visuel et sonore de mise au point réussie sera aussi un gros avantage. Voyez l'article sur le choix du reflex pour la reflexoscopie.

 

La stabilisation d’image fait partie de l’équipement des téléobjectifs modernes, et elle est très utile quand on travaille avec des facteurs de grossissements aussi élevés et des vitesses d’obturation qui ne sont souvent pas super-rapides. Bien entendu, les lunettes ne disposent pas d’un tel système. Mais certaines marques d’appareils (Sony, Pentax, OIympus) placent leur système de stabilisation sur le capteur du reflex. Il est alors fonctionnel même si le téléobjectif est remplacé par une lunette, ce qui est un avantage. Un support, comme un trépied ou un monopied,  reste un accessoire très conseillé.

 

Beaucoup de téléobjectifs utilisés par les amateurs sont des zooms (objectifs à focale variable), car les grandes focales fixes de qualité sont littéralement hors de prix (10x le prix d’une lunette…). Le grossissement variable donne de la souplesse à l’objectif, et la lunette ne fournit pas cette souplesse puisque sa focale est fixe. Mais le photographe naturaliste emploie le plus souvent son zoom à la focale maximale. La focale fixe ne constitue donc pas une faiblesse essentielle pour les lunettes à réfracteur.

 

Boîtiers et téléobjectifs de haut de gamme sont « tropicalisés », c'est-à-dire étanches. Ce n’est pas le cas des lunettes, puisque l’usage astronomique pour lequel elles sont prévues à l’origine implique un temps clair et sec.  Le photographe naturaliste devra donc pouvoir protéger son équipement en cas d’averse.

 

Et la qualité d’image ?

Venons-en aux faits : ces lunettes produisent-elles une qualité d’image comparable à celle des super-téléobjectifs de focale équivalente ?

La réponse est oui. Une lunette à doublet ED de 400 ou 500 EUR concurrence des zooms valant 3 ou 4 fois ce prix. Quand aux triplets apochromatiques, ils atteignent une qualité d’image que seuls les télés professionnels surpassent.

 

Il faut aussi signaler que pour une ouverture théorique égale (par exemple f/6), une lunette est en pratique plus lumineuse qu’un gros télé. La raison en est que son pourcentage de transmission de la lumière est meilleur. En effet, un super-zoom peut totaliser 20 lentilles, et chacune d’entre-elles provoque la perte d’un peu de lumière.  Dans une lunette, il n’y a que 2 (doublet) ou 3 (triplet) lentilles et la perte de lumière est négligeable.

 

Les lunettes à réfracteur, en tenant compte de leurs limitations (essentiellement l’absence d’autofocus), peuvent donc, pour un budget raisonnable, produire d’excellents résultats photographiques.

 

reflexoscopie reflexoscopie
© Digiscopie.info
La reflexoscopie avec une lunette 80 ED offre d'excellentes possibilités photographiques et une qualité d'image digne d'un bon téléobjectif
© Digiscopie.info
Ce détail de la photo précédente montre la qualité de piqué et l'absence de chromatisme obtenus avec une lunette 80 ED en reflexoscopie

 

Observation et digiscopie

Peut-on utiliser ces lunettes pour  la simple observation de la faune ?

Bien entendu. Il suffit de les équiper d’un oculaire à focale fixe ou variable pour en faire des « longues-vues ».  L’oculaire peut être placé dans l’axe de la lunette, ou à 45° ou 90° au moyen d’un redresseur. Il existe des oculaires astronomiques de très haute qualité qui n’ont rien à envier à leurs cousins terrestres.

 

On peut également les utiliser en digiscopie en installant un APN compact devant l’oculaire, comme on le ferait pour une longue-vue terrestre.

Par rapport aux longues-vues terrestres de 80mm de diamètre, ces lunettes restent cependant fort lourdes (il existe des modèles légers à corps en fibre de carbone) et n’offrent pas l’étanchéité.

 

lunette+oculaire
© Digiscopie.info

Une
lunette 70/420 équipée d'un zoom 7-21 mm qui procure donc des grossissements de 20 à 60 x. Un tel assemblage donne de superbes résultats en observation.

Mieux qu’une longue-vue pour la reflexoscopie ?

Si nous reprenons les définitions de base, l’usage photographique d’une lunette à réfracteur est de la reflexoscopie,  comme on peut aussi en faire en accolant un reflex à une longue-vue terrestre.

 

Les lunettes astronomiques sont-elles plus performantes en reflexoscopie que les longues-vues terrestres ?

Ne recevant pas, à la base, la même sophistication mécanique qu’une longue-vue terrestre, conçue pour être légère, transportable, étanche, résistante aux chocs, etc…  une lunette à réfracteur peut en égaler les performances optiques pour un prix nettement inférieur.

D’autre part, et c’est sans doute leur intérêt essentiel, les lunettes sont plus lumineuses que les longues-vues terrestres. Celles-ci, pour un diamètre de 80mm, présentent généralement une focale de 800mm et donc une très faible ouverture de f/10 qui exige une attention particulière pour éviter les flous de bougé (comme en digiscopie).

Parallèlement, les lunettes grossissent moins que les longues-vues de diamètre équivalent (typiquement, 15x au lieu de 24x) et permettent - à la limite - un usage à main levée, ou avec un appui simple, de type monopied ou bean bag, alors que les longues-vues terrestres exigent un trépied.

Camoufler et protéger

Les tubes astronomiques s’utilisent normalement dans des conditions telles qu'ils n'ont pas besoin de protection particulière, et leur couleur de finition n’importe guère. Pour les rendre attractifs, les fabricants les proposent parfois en rouge ou bleu électrique ! Pour les utiliser dans la nature comme téléobjectif, il sera sage de les camoufler et de les protéger un peu.  Une vieille guêtre, une chaussette haute recoupée, une manche de pull, un filet de camouflage feront l’affaire. Pensez aussi à les protéger de l'humidité car elles ne sont pas étanches.

camouflage

© Digiscopie.info

Camoufler la lunette et la protéger des  chocs est souhaitable.

 

Les « + » des lunettes 80 ED

 

  • Leur prix raisonnable est leur principal avantage

  • Leurs performances photographiques sont d’un excellent niveau

  • Le rapport performance/prix est donc excellent

  • Leur maniabilité est bonne

  • Elles peuvent facilement se transformer en lunettes d'observation

Les « - » des lunettes 80 ED

 

  • L’absence  d’autofocus est une indéniable faiblesse face aux téléobjectifs

  • L’absence de diaphragme ne permet pas de jouer sur la profondeur de champ

  • L’ergonomie : la molette de mise au point rend l’usage à main levée difficile (impossible)

  • Elles ne sont pas étanches

Une mode qui se développe

L’engouement pour la nature et le développement de la technologie digitale ont suscité un intérêt croissant pour la photo naturaliste. Celle-ci exige le plus souvent des facteurs de grossissement très élevés et le prix exorbitant des super-téléobjectifs a poussé les amateurs vers des solutions de remplacement, comme la digiscopie et la reflexoscopie.

 

La digiscopie apporte l’avantage de grossissements énormes (30x et davantage), mais le désavantage de ne pas s’appliquer aux sujets mobiles et de ne permettre que très difficilement de « fixer l’instant ».

 

La reflexoscopie avec longue-vue terrestre est une technique qui est en quelque sorte assise entre deux chaises : grossissant moins que la digiscopie, elle ne permet cependant guère plus de mobilité car elle se passe très difficilement d’un trépied.

 

La reflexoscopie avec une lunette à réfracteur se rapproche de l’utilisation d’un super-téléobjectif avec, il faut le dire, un maniement beaucoup moins facile, mais sans en approcher les coûts . C’est certainement la raison de base de l’engouement qu’elle suscite chez les photographes amateurs qui apprécient tellement leur lunette-télé qu’ils lui ont donné le doux surnom de « lulu » !

 

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